lundi 26 avril 2010

Nouveautés sur le site du séminaire

Bonsoir,

Plusieurs nouveautés à signaler sur le site du séminaire. En cliquant sur la rubrique « La vidéothèque » vous accéderez directement au site du CHSPM (université Paris 1) qui héberge les flux audio et/ou vidéo disponibles pour les séances de cette année (2009-2010) et des années précédentes. D'autre part, de nombreux textes ont été récemment mis en ligne sur le site du séminaire depuis le 28 mars dernier et nous en attendons encore quelques autres, dont le texte de l'intervention de Juliette Simont sur « Sartre et Marx ». Sa parution sera annoncée ici-même par un billet.

Textes et articles récemment mis en ligne

 # A. Artous | Retour sur le marxisme révolutionnaire

dimanche 25 avril 2010

ContreTemps n°5 : Salariat et syndicalisme


Dans ce numéro, hommage de ContreTemps, revue qu’il a fondée et dirigée jusqu’ici, est publié un texte inédit de Daniel Bensaïd traitant des questions liées au colonialisme, « Blessures et travaux de mémoire. »
Sarkozy était ministre de l’Intérieur, il est à présent, nul ne peut l’ignorer, Président de la République, et fébrilement il met le pays à son heure. Francis Sitel interroge la relation, moins évidente qu’il paraît, entre Sarkozy, le sarkozysme et la droite.
Face à ce pouvoir représentant du capital, où en sont la classe ouvrière, le salariat, le syndicalisme ? Vaste chantier ! A explorer avec Louis-Marie Barnier, Lisbeth Sal, Henry Clément, Anne Moyrand et René Mouriaux. Comment va la planète après Copenhague ? Daniel Tanuro en dresse le bilan et en dessine les enjeux. Et pour mieux appréhender les dégâts du progrès, la logique infernale du profit qui fonde le capitalisme, on lira l’article de Laurent Vogel sur le criminel drame de l’amiante.
« Mille marxismes » accueille dans ce numéro une étude de Luc Vincenti sur deux ouvrages récents de Franck Fischbach, dont Manifeste pour une philosophie sociale. Autre dimension de ce numéro, culture et marxisme, avec un article de Bruno Bosteels, réflexions sur le livre de José Revueltas, Los errores, et plus généralement sur marxisme et mélodrame. Francisco Alambert évoque, lui, la figure de Mário Pedrosa et Thierry Labica nous dit « le besoin que nous avons de Raymond Williams ».
Enfin, un entretien avec Michel Lequenne, qui vient de publier Le Catalogue un imposant et fort livre « Pour Mémoires », et qui nous appelle à « Plus de conscience ! »

vendredi 23 avril 2010

Gilles Châtelet | Les animaux malade du consensus

Pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de Gilles Châtelet, auteur du fameux essai critique Vivre et penser comme des porcs, paru en 1998, les Éditions Lignes publient le recueil de ses interventions et textes politiques inédits ou devenus introuvables.

Voilà dix ans, le mathématicien et philosophe Gilles Châtelet publiait un essai singulier et prophétique, dont le titre retentit encore  : Vivre et penser comme des porcs. De l’incitation à l’envie et à l’ennui dans les démocraties-marchés, (Éditions Exils, 1998, puis Folio actuel, 1999, régulièrement réimprimé depuis).
Vivre et penser comme des porcs était l’un des premiers à analyser, avec la rigueur du scientifique, la verve du polémiste et la patience du philosophe, le processus de domestication généralisée imposé par ce qu’il était alors convenu d’appeler le «  nouvel ordre mondial  », ordre qu’il nomme tantôt «  cyber-mercantile  », tantôt «  démocratie-marché  ». Ce faisant, il ouvrait la voie aux philosophes, qui, après lui, pourfendent la démocratie en montrant combien elle est soluble dans l’économie de marché. Gilles Châtelet en appelait à la constitution d’un front du refus fondé sur une philosophie de combat  : «  Nous devons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n’ont pas vaincu…  » Ce livre, publié juste avant qu’il ne se donne la mort, au début juin 1999, était l’aboutissement d’une longue maturation, le fruit d’expériences, de rencontres qui avaient nourri sa tendance naturelle à la révolte et aiguisé son esprit de résistance à toutes formes de répression  : politique, philosophique ou institutionnelle, partout où l’irréductibilité vertigineuse et «  l’innocence du quelconque  » peuvent être mises à mal au nom du dogmatisme, de l’idéologie, de la pensée et du système uniques.
Gilles Châtelet avait commencé de rendre publique ses critiques du consensus dès les années 1980 (les années Mitterand ; il est sans doute, là encore, l’un des premiers à avoir décelé le consensus auxquel se livrait la gauche de gouvernement). Ce sont ces interventions et articles, depuis devenus introuvables, ou les textes restés inédits que nous réunissons sous le titre  : Les Animaux malades du consensus. Ces proses critiques très maîtrisées, d’une lucidité mordante, constituent autant de fables des temps modernes, mêlant considérations philosophiques et humeur, humour et pensée critique, où l’on retrouve en germe le bestiaire et les généalogies de son unique et ultime pamphlet. Ses analyses stimulantes, suffocantes de pertinence et de liberté de ton, sont taillées à la mesure des questions d’actualité d’alors, qui demeurent des plus brûlantes  : l’Université, le travail, l’usage des drogues, les élites, la vitesse, le pétro-consensus… En somme, un exercice spirituel qui rappelle, en période de glaciation et d’amnésie, que la liberté n’est pas un choix mais un fait ; qu’il ne s’agit pas seulement d’invoquer son principe mais bien de travailler aux conditions de son exercice.
Extrait  : «  Pourtant l’Élite consensuelle reste inquiète  : elle a trop bien réussi à désosser la populace générique, à lui ôter toute énergie  : la Chair à bon choix ne se dérange même plus pour ratifier. On se désespère  : où est le père Noël qui fera émerger un Grand Projet  ? Comment électriser le Grand Zéro  ? Bien sûr, l’État “fonctionne” toujours, mais jamais une fonction n’a accouché d’un projet  ! Au niveau national on compte beaucoup sur les “questions de société” et la “défense des valeurs” pour exalter un peu la Chair à bon choix. Mais on ne peut espérer que les États restent les seuls maîtres d’œuvre de la Grande Charte Sanitaire du Mental qui s’esquisse. Les ministères de la lutte du Bien contre le Mal de chaque pays pourront sans doute assumer la sous-traitance indigène des croisades et des Grandes Battues et gérer le Service National des dénonciations, mais il semble que seules les multinationales de la superstition, comme l’Unification Church, l’Église de scientologie, etc., soient aptes à répondre à la demande mondiale de crétinisation.  »

 

vendredi 9 avril 2010

Changement de programme

La dernière séance du séminaire, prévu le 17 avril 2010 avec l'intervention d’André Tosel, « Colère, résistance, insoumission. Être en commun, bien commun et communisme au fil de trois générations », est finalement annulée et reportée à l’année prochaine.
Par ailleurs, d’autres textes ont été récemment remis en ligne sur le site du séminaire et d’autres suivront

L. Sève | Dialectique de la nature : sur les conditions d’une nouvelle crédibilité
E. Barot | Sartre : de la réification à la révolution
A. Artous | Le marxisme comme théorie critique
S. Kouvélakis | La politique dans ses limites ou les paradoxes d'Alain Badiou
I. Garo | L'idéologie ou la pensée embarquée
S. Zizek | La Subjectivation politique et ses vicissitudes
C. Gispert | T. W. Adorno : la politique de l’émancipation sociale à l’épreuve de la « Dialectique négative »
M. Husson | Le capitalisme contemporain et la finance
E. Barot | Cyberpunk & révolution : sur les vertus de la vraisemblance utopique. Ou comment le cyborg devint le noir de la SF
A. Artous | L'actualité de la théorie de la valeur de Marx. A propos de Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale
S. Bouquin | Séparés mais ensemble ? Le mouvement syndical et les travailleurs sans emploi en Belgique
A. Tosel | La mondialisation capitaliste & sa philosophie en France
Y. Bosc | Thomas Paine, l'allocation universelle et le principe de révolution
J. C. Suzunaga Quintana | Notas lacanianas a proposito de un dialogo… entre Freud y Marx
Penser la politique ? Entretien Badiou-Bensaïd
A. Artous | Jean-Marie Vincent, un penseur obstiné
 

lundi 5 avril 2010

« Révolution dans l’Université - Quelques leçons théoriques et lignes tactiques tirées de l'échec du printemps 2009 » par Emmanuel Barot

 
Le printemps 2009 a vu exploser la contestation, d'une ampleur et d'une durée inédites, de l'enseignement supérieur et de la recherche à l'égard des nouveaux principes de gestion managériale de l'université et de leur idéologie autoritaire. La grève universitaire lancée début février 2009 s'est soldée en juin 2009 par une défaite politique à peu près totale. Pour que les tendances de résistance puissent devenir de véritables forces opérationnelles conscientes de leurs possibilités, des lignes stratégiques et des options tactiques claires s'imposent. Cet essai propose une réflexion sur l'«incorporation croissante de la science au Capital», selon la formule de Marx, ainsi qu'une analyse de la grève du point de vue des intérêts et divergences de classes qui se sont exprimées en elle, afin d'identifier les contradictions qui ont à la fois nourri et miné ce conflit. Il dessine enfin des lignes tactiques et stratégiques pour résister et agir, dans l'université et hors d'elle. La révolution dont il est question ici s'entend donc à trois niveaux : la « révolution » réactionnaire en cours, la grève de 2009, et finalement l'appel à une double posture de résistance et de construction d'une université « oppositionnelle » en rupture avec les violences directes et les aliénations sournoises du capitalisme. 
Un extrait (l’introduction) est accessible en ligne ici.


samedi 3 avril 2010

Nœuger les lignes


Petit rattrapage sur la très belle revue Lignes qui a publié un numéro important en 2009, ainsi que plusieurs essais et ouvrages de littérature tout aussi intéressants qu’ils sont aussi de beaux objets esthétiques, et sur lesquels nous reviendrons dans un autre billet.

De la violence en politique (n°29, mai 2009) | Deux hypothèses  : ou le droit de l’État est contestable, ou l’État s’affranchit lui-même d’un droit qui ne l’est pas. Contester l’État, dès lors, c’est ou rappeler celui-ci au droit dont il se réclame ou réclamer de lui qu’il consente au droit qui naîtra de sa contestation. Dans un cas comme dans l’autre, la violence qu’il engage engage à une violence qui le conteste.

Michel Surya, Présentation
Alain Brossat, Le paradigme du lancer de chaussettes
Jacob Rogozinski, Offensive de printemps en Sibérie occidentale
Frédéric Neyrat, Rupture de défense
Bernard Noël, Plutôt non que oui
Jean-Luc Nancy, Violente politique
Alain Naze, De la violence en milieu tempéré
Daniel Bensaïd, Une violence stratégiquement régulée
Laurent Margantin, Des mots dangereux, ou que peut une parole insurrectionnelle ?
Mathilde Girard, Sabotages en quête d’auteur
Anselm Jappe, La violence, mais pour quoi faire ?
Pierandrea Amato, L’indécidable et la violence
Alain Jugnon, Des morts tueurs : un évêque est atteint
Sidi Mohammed Barkat, Octobre-novembre 2005 Les feux élémentaires
Mehdi Belhaj Kacem, L’architransgression
Dimitra Panopoulos, Le partisan de l’universel
Sophie Wahnich, Peuple et violence dans l’histoire de la Révolution française
Épilogue, contrepoint Jean-Christophe Bailly, De la fragilité des statuettes. Pour une esthétique de la précaution