samedi 24 novembre 2012

Vidéos des séances

Les vidéos des séances du séminaire du 1er semestre sont désormais disponibles, à l'exception momentanée de la séance avec Roger Martelli. Elles sont accessibles via le site du séminaire par le lien [vidéo] sous chaque intervention ainsi que par le site du CHSPM de l'université Paris 1

Nous remercions Les Films de l'An 2 pour leur contribution.

 

samedi 10 novembre 2012

Nouveautés sur le site du séminaire

Roger Martelli, Pour en finir avec le totalitarisme

Pourquoi abandonner le concept de « totalitarisme » ? Parce qu’il est daté, confusionniste et que, au final, il obscurcit davantage qu’il n’éclaire. C’est un terme polémique au départ : il est inventé par les adversaires du fascisme italien en 1923-1925 ; il est repris par les fascistes eux-mêmes, qui en usent pour revendiquer le parti pris étatiste et totalisant de leur projet (contrôler l’ensemble de la vie collective et individuelle par l’entremise de l’État) ; il s’élargit à la critique du stalinisme dans les années trente (au départ l’analyse « totalitariste » naît donc plutôt dans la gauche communiste écrasée par Staline). Dès les années trente, un débat international s’engage pour savoir s’il y a communauté essentielle entre le fascisme italien, le nazisme allemand et le stalinisme russe. Il y en a, affirme par exemple le prêtre antifasciste Luigi Sturzo (« trois grands États totalitaires de caractère différent, mais tous les trois à type national et fondés sur la centralité administrative et politique, sur le militarisme, sur la monopolisation de l’enseignement et sur l’économie fermée »). Il n’y en a pas, explique le philosophe et historien Hans Kohn (« La dictature du fascisme est charismatique, nationaliste et permanente ; celle du communisme est rationnelle, universaliste et transitoire »). Dès les années trente, tout est dit, sans qu’il soit à l’époque besoin de faire du totalitarisme un concept cardinal de l’analyse politique.
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Jean -Marie Vincent, La domination du travail abstrait

Le travail est-il une réalité si simple ? A première vue, il semble qu'on soit en présence d'un donné anthropologique irréductible. Les hommes ne doivent-ils pas travailler pour subsister ou pour améliorer leurs conditions de vie ? Ces évidences, toutefois, s'effritent assez vite sous les doigts lorsqu'on s'interroge sur les modalités et les finalités possibles de l'activité humaine. Il y a des sociétés qui n'ont jamais cherché à majorer leur consommation, et donc leur production. Il y a des sociétés qui attribuaient plus d'importance à des activités religieuses ou rituelles et à différentes formes de festivités qu'à la production matérielle proprement dite. Il n'est même pas certain que la production, au sens où nous l'entendons, ait toujours été une réalité palpable, distincte des autres manifestations de la vie sociale dans un nombre très important de sociétés précapitalistes.

À lire également, du même auteur, une note critique du livre de Nicos Poulantzas, État et classes sociales (Le Seuil, 1975).