samedi 31 janvier 2009

« Karl Marx et Friedrich Engels comme sociologues de la religion » par Michael Löwy

Beaucoup d'encre a coulé à propos de la critique marxiste de l'aliénation religieuse ou du combat de l'athéisme matérialiste contre l'idéalisme chrétien. Ce qui nous intéresse dans ce papier c'est plutôt autre chose : l'apport de Marx et Engels à la sociologie des faits religieux. Une excursion attentive sur ce terrain peut nous réserver quelques surprises. (Lire la suite)

mardi 27 janvier 2009

« La problématique de la reproduction du capital dans “Le Capital” » par Alain Bihr


Cette communication condense les principales conclusions auxquelles je suis parvenu au terme d’une relecture du Capital. Cette relecture se conçoit elle-même comme le premier volet d’un vaste projet visant à élaborer une théorie générale du mode de production capitaliste, au sens d’une constellation conceptuelle capable de servir de cadre à toutes les analyses partielles du capitalisme présent ou passé. L’hypothèse stratégique sur laquelle repose ce projet est qu’une telle théorie peut et doit s’élaborer à partir du concept de reproduction du capital. La relecture de Marx s’impose alors pour déterminer à la fois les apports de Marx à l’élaboration de ce concept et ses limites. (Lire la suite)

mardi 20 janvier 2009

Penser, agir par Daniel Bensaïd


« Assez pensé maintenant ! »*. Cette injonction de la ministre en exercice de l’économie et de finances, restera peut-être comme la maxime d’une époque obscure : assez pensé, place aux marchés ventriloques et aux marchands de temps de cerveau disponible.

Pensons au contraire à ce qui nous est advenu et qui n’est jamais tout à fait dernière nous, mais nous attend encore au prochain tournant. Pourquoi et comment les grandes espérances du XXe siècle ont-elles fait naufrage ? Comment les rêves d’émancipation ont-ils pu virer au cauchemar ? Qu’en est-il de la grande idée communiste après l’effondrement de sa contrefaçon bureaucratique ? Qu’en est-il de la validité contemporaine de l’héritage marxiste ? Et de la- dialectique comme travail subversif de l’ordre despotique du capital ?

Pensons, mais pensons pour agir au présent. Pour ne pas céder aux fatalités d’une économie automate et d’une histoire réduite à la célébration du fait accompli.

Les textes en grande partie inédits ou introuvables rassemblés dans ce volume occupent une séquence de vingt années, de la chute du Mur et de la désintégration de l’Union soviétique aux combats actuels pour la construction d’un nouveau parti anticapitaliste, en passant par l’effondrement de l’orthodoxie stalinienne et la conversion de la social-démocratie à l’idolâtrie marchande.


* La citation complète est la suivante  : « Que de détours pour dire une chose au fond si simple  : il faut que le travail paye. Mais c’est une vieille habitude nationale  : la France est un pays qui pense. Il n’y a guère une idéologie dont nous n’avons fait la théorie. Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire  : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches. » Assemblée nationale, le 10 juillet 2007

samedi 17 janvier 2009

« “La dialectique à la cantonade” : Althusser devant l’art » par Warren Montag

Nous commencerons par l’observation suivante : la période la plus productive d’Althusser coïncide avec un intérêt renouvelé pour la peinture et la littérature contemporaines, et plus particulièrement pour le théâtre. Cela signifie, entre autres, qu’au moment où il a commencé à se distancier radicalement et publiquement des principes communistes traditionnels sur la philosophie, il a aussi commencé à se demander quelle était la théorie marxiste de l’art. Nous savons peu de choses quant à sa vision de l’art dans les années 1950 ni même s’il a vraiment accordé de l’attention à ce thème. Cependant sa correspondance avec Franca Madonia révèle qu’en 1962, il avait abandonné ce qu’elle considérait comme sa ligne orthodoxe à propos de la scène « d’avant-garde ». (Lire la suite)

lundi 5 janvier 2009

Héritages de Feuerbach


La pensée de Ludwig Feuerbach (1804-1872) occupe une position originale dans le champ de la réflexion philosophique. Son intérêt a souvent été ramené au rôle qu’elle a pu jouer dans la formation intellectuelle du « jeune Marx ». Il convient cependant d’envisager les Héritages de Feuerbach de manière plus large en prenant en considération aussi bien les conditions d’élaboration de sa pensée que les conditions de sa postérité, donc de ses divers usages philosophiques (parfois inattendus ou implicites). Tel est l’objectif du présent ouvrage qui, à travers une série d’études inédites, met en perspective l’œuvre de Feuerbach et lui restitue ainsi sa puissance de rayonnement.
Dans un premier temps, se trouve élucidé le rapport problématique, mais constitutif, de la philosophie de Feuerbach à l’hégélianisme et, à travers lui, à la tradition de l’idéalisme allemand. D’autres études s’attachent à montrer comment Marx et Nietzsche ont pu à la fois exploiter la fonction critique de cette philosophie et en éprouver les insuffisances théoriques et pratiques. Pourtant, l’importance de la pensée de Feuerbach ne se mesure pas seulement à l’influence directe qu’elle a pu exercer sur ses contemporains mais également aux espaces de convergence que cette pensée s’est montrée capable de dessiner au-delà d’elle-même, et qui constituent à proprement parler son actualité. Cette actualité se dessine notamment dans les travaux de Blumenberg, de Sartre ou de Debord qui, par les interprétations qu’ils proposent de la pensée feuerbachienne, en renouvellent la fécondité et la pertinence pour notre temps.

Sommaire

Philippe Sabot (éd.), Héritages de Feuerbach. Villeneuve-d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2008. – 200 p.

jeudi 1 janvier 2009

contreTemps (nouvelle formule) | n°1, janvier 2009


Éditorial
Stathis Kouvélakis La Grèce en révolte

La nouvelle gauche anticapitaliste
Daniel Bensaïd Prendre parti – nouveau siècle, nouvelle gauche
Frédéric Lebaron De l’ébranlement idéologique au changement de paradigme ?
Olivier Besancenot & Luc Boltanski « La révolte n’est pas un plaisir solitaire »
Stathis Kouvélakis France : une crise d’hégémonie prolongée
Edgardo Lander Le processus bolivarien : un projet alternatif en tension ?

L’empire après l’élection d’Obama
Mike Davis Du canyon aux étoiles
Paul Buhle Une élection historique
Howard Zinn Le parcours d’un intellectuel militant

Capitalisme ? Fin d’époque
Isaac Johsua Une crise qui vient de loin
Michel Husson Un capitalisme vert est-il possible ?

Interventions
Fred Falzon Thatcher, Blair et les défaites de la Gauche britannique : leçons du « néogramscisme »

Controverses
Autour de Castoriadis
Pierre Khalfa Peut-on critiquer Marx ?
Jean-Marie Harribey La lutte des classes hors sol ?

Milles marxismes

André Tosel Communisme : sur l’effacement d’une notion et d’une réalité historique

Livres en débat
Fanny Gallot Collectif, Sur 68 une histoire collective (1962-1981) et Mai-Juin 1968
Gabriel Girard
D. Halperin, What Do Gay Men Want ? An Essay on Sex, Risk and Subjectivity
Valentin Schaepelynck F. Cusset, Contre-discours de Mai : ce qu’embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à ses héritiers

Bulletin d'abonnement | contreTemps sur le web