dimanche 14 octobre 2012

[Parutions] Collectif, « Autour d'Althusser : pour un matérialisme aléatoire » & Althusser, « Cours sur Rousseau (1972) »


Autour d’Althusser. Pour un matérialisme aléatoire : problèmes et perspectives
Ouvrage Collectif
Essai - Philosophie - Matière à Pensées
ISBN : 9782841099306 - 200 pages - Format : 140 x 210
Paru le 11-09-2012 - Disponible
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Étienne Balibar, Olivier Bloch, Jean-Claude Bourdin, Isabelle Garo, Alain Gigandet, Pascale Gillot, Annie Ibrahim, Irène Pereira et André Tosel se penchent dans cet ouvrage sur les problèmes et les perspectives induites par le matérialisme althussérien. “Jamais un coup de dés n’abolira le hasard”. Althusser fait un bref commentaire de cette célèbre sentence mallarméenne dans un texte de 1982 – Le courant souterrain du matérialisme de la rencontre. Il y conclut que l’histoire n’est que la révocation permanente du fait accompli par le “fait à accomplir” sans qu’on sache à l’avance ni jamais, ni où, ni comment. Affaire de jeu de dés à jeter sur la table vide… Ainsi est déterminée une position en philosophie et en politique, assiette inédite qui en appelle à l’aléatoire et se donne comme un “chantier” ouvert à nos explorations. De fait, les catégories du sujet, de l’aliénation, de la dialectique, de l’idéologie, sont bradées ou ébranlées au profit du processus hasardeux et de la vicissitude des formes. Pourtant, ni le primat de la lutte des classes ni la thèse de la matérialité objective du monde ne sont sacrifiés au nouvel horizon de la conjoncture. Il se peut qu’il y ait deux voies du matérialisme, aussi légitimes l’une que l’autre – matérialisme de la nécessité et matérialisme de la rencontre. Gageons que ce dernier puisse faire que les éléments vivants d’un ensemble politique “s’accrochent” entre eux et au tout de telle sorte que ce qui est vrai en théorie le soit aussi en pratique.


 




























Ces cours d’Althusser sur le Discours sur l’origine de l’inégalité ont été prononcés en 1972 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm dans le cadre de la préparation à l’agrégation de philosophie. Althusser avait déjà abordé ce texte en 1956 et en 1966 ; les tapuscrits de ces cours ont été publiés par François Matheron (Seuil, 2006), mais celui de 1972 a été perdu. Or ce cours avait été enregistré par Yves Vargas, alors étudiant, qui avait obtenu l’autorisation d’Althusser. Afin que ce cours ne soit pas perdu, il a confié son enregistrement à la Fondation Gabriel Péri pour une édition sonore et au Temps des cerises pour une reproduction écrite absolument fidèle.
Ce cours de 1972 est intéressant à double titre : il a engendré une génération nouvelle de rousseauistes, attentifs non seulement aux idées de Rousseau mais aussi à ses concepts enfouis sous des métaphores, sous de personnages, sous des situations romanesques. Une nouvelle façon d’aborder la rigueur théorique de Rousseau au-dessous de ses apparentes rêveries et élans sentimentaux a été ainsi mise en œuvre.
En second lieu, on découvre à présent que les thèses du « dernier Althusser » sur le matérialisme aléatoire, sur la nécessité de rompre avec le déterminisme strict des théories de l’histoire afin d’apporter une philosophie « pour » Marx, était en chantier bien avant 1985, dans cette lecture de Rousseau treize ans auparavant, qui introduit sous le texte rousseauiste les notions de vide, d’accident, de nécessité après-coup…
Dans sa préface, Yves Vargas se propose d’aider les lecteurs non familiers avec Rousseau ou Althusser en proposant une description du texte (plan, idées principales, etc.).


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