jeudi 6 septembre 2012

Programme 2012-2013

Le programme du séminaire pour 2012-2013 est dorénavant en ligne sur le site du séminaire et ci-dessous.


PROGRAMME DU SÉMINAIRE ‘MARX AU XXIe SIÈCLE’
pour l’ année 2012-2013
* PREMIER SEMESTRE
samedi 29 septembre 2012 :
Jean-Numa DUCANGE

Maître de conférences en Histoire moderne à l’Université de Rouen

Quelle histoire du marxisme ? Réflexions sur la réception politique et théorique de Marx aux XIXe-XXe siècles
samedi 6 octobre 2012 :
Jean VIGREUX
Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne

La faucille après le marteau. Le communisme aux champs dans l’entre-deux-guerres
samedi 13 octobre 2012 :
Lucien SÈVE
Philosophe

L’aliénation, concept majeur du Capital
samedi 20 octobre 2012 :
Deniz UZTOPAL

Docteur en histoire

Isabelle GOUARNÉ
Post-doctorante au Centre Alexandre-Koyré (CNRS / EHESS / Muséum d’Histoire naturelle)
Les scientifiques marxistes français après la seconde Guerre mondiale
samedi 27 octobre 2012 :
Enrique DUSSEL

Professeur d’Éthique et de Philosophie politique à l’Université de México (UNAM)

Titre à préciser
samedi 3 novembre 2012 :Roger MARTELLI
Historien, professeur au Lycée Édouard-Branly (Nogent-sur-Marne)

Faut-il se débarrasser du concept de totalitarisme ?
samedi 10 novembre 2012 :Samir AMIN
Professeur agrégé en Sciences économiques aux Universités de Paris, Dakar, Le Caire,
Président du Forum Mondial des Alternatives

L’Implosion du système de la mondialisation néolibérale
samedi 17 novembre 2012 :Fayçal TOUATI
Chargé de cours au département de Philosophie de l’Université de Toulouse 2 - Le Mirail

Hegel et la Terreur. Une lecture marxiste
samedi 24 novembre 2012 :
Mylène GAULARD

Maître de conférences en Économie à l’Université de Grenoble 2, Centre de recherche en Économie due Grenoble (CREG)

Les dangers de la sur-accumulation en Chine : une analyse marxiste
samedi 1er décembre 2012 :
Peter DRUCKER
Fellow, International Institute for Research and Education

Trois phases de l’économie politique impérialiste et leurs conséquences pour les formations socio-sexuelles européennes

* DEUXIÈME SEMESTRE
samedi 12 janvier 2013 :
Patrick TORT
Directeur de l’Institut Charles Darwin International

Darwinisme et marxisme
samedi 19 janvier 2013 :
Michael CHRISTOFFERSON
Professeur associé au Département d’Histoire d’Adelphi University (New York)

Supplément aux Intellectuels contre la gauche (trad. fr. : Agone, 2009) : Penser la biographie de François Furet
samedi 26 janvier 2013 :
Isabelle GARO
Professeur en Classes préparatoires au Lycée Chaptal (Paris)

Marx et l’art
samedi 2 février 2013 :
Michel HUSSON
Économiste à l’Institut de Recherches Économiques et Sociales (IRES)
Claude SERFATI,
Chercheur associé à l’Institut de Recherches Économiques et Sociales (IRES)
Le monde capitaliste en crise :
1. l’Europe – 2. les grands groupes capitalistes
samedi 9 février 2013 :
Annie COLLOVALD
Professeur de sociologie à l’Université de Nantes, directrice du Centre nantais de sociologie (CENS)

Populisme, fascisme, extrême-droite ? Sur l’interprétation des liens entre le Front national et les classes populaires
samedi 16 février 2013 :
Michel PINÇON et Monique PINÇON-CHARLOT
Sociologues, directeurs de recherche honoraires au CNRS

Le Marxisme discrédité dans l’actuelle guerre idéologique : mais jusqu’à quand ?
samedi 23 février 2013 :
Hervé TOUBOUL
Maître de conférences en Philosophie à l’Université de Besançon

Derrida, lecteur de Marx
samedi 2 mars 2013 :
Stéphanie ROZA
Professeure agrégée de philosophie, ATER à l’Université Paris 1

Utopie et Révolution : la figure de Gracchus Babeuf
samedi 9 mars 2013 :
François JARRIGE et Xavier VIGNA
Maîtres de conférence en Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne

E. P. Thompson, le marxisme et l’écriture de l’histoire ouvrière
samedi 16 mars 2013 :
Hocine BELALLOUFI
Journaliste, écrivain

La recomposition de l’ordre impérialiste dans le monde arabe
samedi 23 mars 2013 :
Journée d’Étude sur Antonio Gramsci

lundi 27 février 2012

Les cahiers de l'émancipation

Clairement ancrés dans la gauche radicale, les Cahiers de l’émancipation ont pour vocation d’établir des liens entre les diversités des générations et des expériences et en extraire les germes des lendemains possibles.
Dernier titre paru : Pour une école émancipatrice



mercredi 22 février 2012

[Parution] Anton Pannekoek | Darwinisme et marxisme

[Présentation de l'éditeur]

Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme.
Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste.
Les positions anti-malthusiennes exprimées par Darwin en 1871 dans La Filiation de l'Homme donneront tort à Marx, qui a cédé trop tôt au devoir militant de combattre certains « darwinistes bourgeois », et qui ne pouvait en tout état de cause avoir lu en 1862 l'ouvrage au sein duquel Darwin allait exposer ouvertement sa théorie du dépérissement de la sélection éliminatoire au profit des conduites bienfaisantes, coopératives et altruistes dont s'accompagne l'extension indéfinie du processus de civilisation.
Pannekoek, lui, a lu La Filiation. Comme il a lu, à l'opposé, Spencer, véritable inventeur de ce que l'on nommera plus tard, malencontreusement, le « darwinisme social ». Il en résulte l'idée que Darwin et les « darwinistes sociaux », ce n'est pas la même chose. Et que darwinisme et marxisme ne sont plus incompatibles, mais, effectivement, complémentaires, à condition de pouvoir penser, entre l'histoire de la nature et l'histoire des sociétés, le recouvrement partiel des échelles temporelles et la combinaison connexe des tendances évolutives.
Au cœur de cette problématique fondamentale, Patrick Tort, explique, dans son introduction et ses commentaires intercalés, l'intérêt, les enjeux et les limites du travail effectué par Pannekoek autour de ces questions majeures de la pensée contemporaine, et propose des clés pour mieux les comprendre.

 Anton Pannekoek, Darwinisme et marxisme ; traduit par H. de Ponthière & G. Voets, présenté et commenté par P. Tort. Paris : Arkhè, 2012. 247 p.

samedi 18 février 2012

samedi 25 février 2012 | Razmig KEUCHEYAN, Penser la crise avec Gramsci


[Parution] A. Gramsci | Guerre de mouvement et guerre de position


[Présentation de l’éditeur]

Gramsci en France : une série de contresens. Non, Gramsci n’est pas le « classique » qu’ont instrumentalisé les héritiers italiens et français du marxisme de caserne. Il n’est pas non plus, sur le bord opposé, une pure icône du postmodernisme, limité au rôle de père des subaltern et autres cultural studies. On ne peut pas le réduire aux concepts « gramsciens » toujours cités, toujours les mêmes – hégémonie, intellectuel organique, bloc historique, etc. Il faut dire que Gramsci, si prestigieux qu’il soit, reste difficile à classer, et pas si facile à comprendre : les Cahiers de prison ne sont pas un livre, ce sont des notes rédigées dans les pires conditions, et il est remarquable que cet ensemble qui s’étale sur plus de cinq ans ait tant de cohérence dans sa circularité.
Dans le choix et la présentation des textes, ce livre a pour but de faire comprendre l’actualité de Gramsci, son importance dans la réflexion stratégique, dans la compréhension des crises du capitalisme, dans l’adaptation du marxisme à la crise du mouvement ouvrier et aux luttes anticoloniales, antiracistes, féministes et écologiques.
On y trouvera les raisons qui font aujourd’hui de l’œuvre de Gramsci un outil révolutionnaire essentiel, de l’Argentine à l’Allemagne en passant par l’Inde et l’Angleterre. Pour la France, il était grand temps.

Antonio Gramsci, Guerre de mouvement et guerre de position. Textes choisis et présentés par Razmig Keucheyan. Paris : La Fabrique, 2012

lundi 13 février 2012

Consignes pour un communisme du XXIe siècle

Écoutez La vignette d'Aude Lavigne
 France Culture, lundi 13 février 2012 
consacrée à cet objet poétique &t politique

Le premier livre qui tourne à gauche
Les modes d'emploi mal traduits ont une vraie force poétique, qui déconnecte les usages et les buts et rend leur mystère aux objets les plus simples. Ce petit recueil est une compilation de mode d'emplois imaginaires destinés à des objets improbables et inutilisables, mélangeant une ascendance vaguement soviétique à des technologies plus récentes, le tout sur horizon politique. Ce livre se veut lui-même un tel objet, étrange et peu praticable, à la fois simple et complexe, puisqu'il ne se feuillette qu'en le tournant à chaque page d'un quart de tour vers la gauche.
Ni canular, ni poésie désincarnée, il s'agit de parler du communisme en confrontant quelques-uns de ses vestiges, de ses échecs et de ses ambitions à nos propres interrogations et à l'envie persistante de construire, d'organiser et de rêver, de révolutionner.
À mi-chemin entre les Shadocks et El Lissitsky, le travail graphique d'Elena Vieillard, bien plus qu'une illustration, est indissociable du texte tant il incarne et donne sa force à ce petit livre-objet à manipuler et à rêvasser, en mouvement perpétuel. Vers la gauche.

Les auteures
Isabelle Garo, philosophe, enseigne la philosophie au Lycée Chaptal (Paris).
Elena Vieillard, membre du collectif de graphistes Le Grand Atelier, est graphiste et illustratrice.


vendredi 10 février 2012

[Parution] J.-N. Ducange, La Révolution française et la social-démocratie

Marx voulait écrire une histoire de la Révolution française ; faute d’avoir mené à terme ce projet, ses héritiers politiques des social-démocraties allemande et autrichienne entendent fixer leur lecture de la Révolution française en publiant à partir du centenaire de 1889 ouvrages, articles et brochures. Ces écrits vont servir de fondement à une tradition d’interprétation de la « Grande Révolution » de 1789, enseignée et transmise au travers d’un impressionnant dispositif de formation et de diffusion depuis les conférences orales jusqu’aux almanachs et agendas ouvriers. Étudiée ici grâce à l’exploitation de fonds d’archives peu connus, cette tradition qui tend à fixer une vulgate auprès d’un large milieu militant se heurte aux évolutions des social-démocraties et aux remises en cause des certitudes acquises qu’impliquent la révision du marxisme, l’émergence du socialisme jaurésien et son interprétation de la Révolution française puis surtout le surgissement des révolutions à l’Est de l’Europe en 1905 et 1917 qui, tout comme le contexte allemand de 1918-1919, stimulent de multiples analogies et une réexploration approfondie de l’histoire de la Révolution française.
De l’orthodoxie du « pape du marxisme » Karl Kautsky à l’universitaire proche de la social-démocratie Hedwig Hintze introduisant pendant la République de Weimar les œuvres d’historiens français en Allemagne, ce sont plusieurs décennies de débats et confrontations qui sont étudiées ici. Tout en ouvrant des perspectives pour mieux comprendre les singularités des social-démocraties des pays germaniques, l’ouvrage permet d’éclairer d’un regard nouveau les classiques de l’historiographie révolutionnaire que sont les œuvres de Jean Jaurès ou Albert Mathiez, plaidant pour une histoire croisée et transnationale des usages de l’histoire.