Contrairement à Troeltsch et Mannheim, Antonio Gramsci (1891-1937) n'était pas un universitaire. Fondateur du Parti communiste italien (1921), il a écrit la plupart de ses travaux dans la clandestinité ou dans la prison, et ses réflexions étaient toujours inspirées par son engagement politique révolutionnaire. Ses recherches les plus importantes se trouvent consignées dans des Cahiers manuscrits, rédigées dans les prisons du régime fasciste italien, où il resta enfermé de 1927 jusqu'à sa mort en 1937. Esprit inquiet et hétérodoxe, Gramsci va renouveler la théorie marxiste, aussi bien du point de vue philosophique que politique. Passionnément opposé aux interprétations positivistes, scientistes ou déterministes du matérialisme historique, aussi bien dans la social-démocratie (Enrico Ferri, Filippo Turati) que dans le mouvement communiste (Boukharine), il va proposer une interprétation éthique et volontariste du marxisme, en s'appuyant, dans ses écrits de jeunesse, sur Sorel et Bergson, et dans ses écrits postérieurs, sur la tradition historiciste italienne. (Lire la suite)
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